"Rien ne paroît plus éloigné de l’aimable caractère du chien que le gros instinct brut du cochon, et la forme du corps dans ces deux animaux est aussi différente que leur nature; cependant j’ai deux exemples d’un amour violent entre le chien et la truie ; cette année même 1774, dans le courant de l’été, un chien épagneul de la plus grande taille, voisin de l’habitation d’une truie en chaleur, parut la prendre en grande passion ; on les enferma ensemble pendant plusieurs jours, et tous les domestiques de la maison furent témoins de l’ardeur mutuelle de ces deux animaux ; le chien fit même des efforts prodigieux et très-réitérés pour s’accoupler avec la truie, mais la disconvenance dans les parties de la génération empêcha leur union. La même chose est arrivée plusieurs années auparavant dans un lieu voisin, de manière que le fait ne parut pas nouveau à la plupart de ceux qui en étoient témoins. Les animaux quoique d’espèces très-différentes se prennent donc souvent en affection, et peuvent par conséquent dans de certaines circonstances se prendre entr’eux d’une forte passion, car il est certain que la seule chose qui ait empêché, dans ces deux exemples, l’union du chien avec la truie, ne vient que de la conformation des parties qui ne peuvent aller ensemble."
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